mardi 29 juin 2010

Et toi, tu as fait quoi aujourd'hui pour l'État D'Israël? juin 2010



Il s'appelle O. ou A ou bien Y. Dans ce monde impitoyable même la phrase "chaque homme a un nom" n'est plus toujours vraie. Il est né en 1990 ou 1991 ou bien 1992, comme toi peut-être. A cette époque son père et son grand frère rêvaient devant la Dream-team de Michael Jordan et espéraient que la paix montre son nez en Espagne ou en Norvège et peut être enfin en Israël aussi. On peut dire qu'il a grandi sous Oslo, oui on peut dire ça comme ça. Il a grandi, adoré par sa mère, épaulé par son frère, poussé en avant par son père. Les souvenirs sont beaux et simples. Les shabbats matins à la synagogue. Les repas en familles, les angoisses avant les examens, son premier amour secret avec la belle Yaël. Et les journées Barbecues pendant Yom Haatsmaout, il se disputait toujours avec son frère à qui allumerait le feu et serait responsable des grillades. Sa bar-mitzva au Kotel, simple, mais forte, belle, pure. Et puis la deuxième intifada, l'angoisse de sa mère dans les yeux, tous les matins, quand il quittait la maison. Les sermons de son père qui disait "que nous n'avons pas d'autre maison et que celui qui aura le plus de souffle vaincra". Les informations avec le bruit des sirènes, les visages sur les écrans, le monde qui nous condamne. Et puis il y a eu Myriam et leur amour à l'ombre de l'angoisse et de la peur et lui qui devenait un homme et qui commençait à comprendre pourquoi il était la. Puis le calme, le stress du bac qui approche. Ensuite la guerre au Liban et l'angoisse continue pour son grand frère qui combattait là-bas. Et qui a perdu des amis, là-bas. Et la rage qu'il avait de se sentir inutile; de se sentir trop jeune, trop inexpérimenté pour agir, pour faire quelque chose.Puis le bac, il s'y est mis sérieusement, surtout aux maths et à l'informatique, ca le branche le net, le hi-tech, il rêve peut être un jour, lui aussi, d'ouvrir sa boite et pourquoi pas de décrocher le gros lot. Et les discussions avec sa famille. Son oncle aux Etats-Unis qui propose de payer les études à Stanford, s'il est reçu "l'armée attendra non?". Et son cousin Michael de Paris qu'il voit assez souvent pendant les vacances, lui dit que les études sont gratuites en France et qu'il peut vivre chez eux. "Il y a plus de restaurants cacher à Paris qu'à Tel-Aviv" qu'il disait. Et puis vint la décision; les entrainements, les concours, les épreuves, le gout de la sueur qui dégouline sur le front, colle et se mêle au sang. Le gout du sel et de la peur. L'amitié, la confrérie, le sentiment qu'on fait quelque chose de grand, d'immense, d'intense. Et puis il y a eu le jour J. Il a jeté un coup d'œil dehors avant de se jeter dans le vide, tout allait si vite. Le bruit des rotors dans les oreilles, le grésillement de la radio qui crache des ordres et puis il voit. Il voit S. allongé au sol et rué de coups, il voit son meilleur ami L. en train d'être jeté de bord. Vit-il encore? La peur, le visage de sa mère, l'odeur douce de Myriam et le drapeau qu'il accrochait toujours sur la fenêtre avec émotion pendant Yom Yerushalaim. Il a dégainé. Apres quelque jours il est la seul, triste, le monde est sur notre dos encore une fois. Mais S. est vivant, L. s'en sortira et lui sait définitivement pourquoi il s'était levé ce matin-là, pourquoi il est là en Israël et pas ailleurs, et il sait à 100 pour cent sur de lui-même que si il n'avait pas été là lui, il n' y aurait surement pas eu quelqu'un d'autre à sa place pour le faire. Et toi, tu as fais quoi aujourd'hui pour ton peuple? Pour l'état d'Israël?
Oren TolédanoDirecteur AlyahAgence Juive Pour Israël

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